Je me souviens de La carrière Civet au début des années 60
Je me souviens , il y a déja plus de 50 ans .J'habitais" l'économat ",comme toutes les familles qui habitaient là , mes parents étaient logés par Civet . On appelait cet endroit la cour de l'économat , car c'était pratiquement fermé . Pas besoin de montre pour savoir qu'il était midi , il suffisait d'écouter . Quand il n'y avait plus de bruit , nos pères arrivaient pour déjeuner . Le soir c'était la même chose . Je pense que le virus de la carrière , je l'ai attrapé quand j'étais adolescent . C'est un mal qui ne se soigne pas . A St Maximin , à l'époque , il n'y avait pas beaucoup de loisirs . Notre terrain de jeu , c'était souvent en bordure de la carrière Civet . Même le terrain de foot était à deux pas de cette carrière , derrière les jardins . On pouvait arriver par un petit bois qui n'existe plus , à la route des cerisiers . C'était l'ancienne maison Codogniaux , reste encore le puits . En revenant vers le cimetière , nous nous arrêtions au dessus du tunnel , qui rejoignait la carrière Compiègne . Là , assis sur le petit parapet , nous regardions la vie de la carrière . Du bas les anciens , faisaient tout pour nous chasser de cet emplacement dangereux . Faut dire qu'il n'y avait même pas de grillage . De l'autre côté c'était pas mieux , la carrière Compiègne était en contrebas . L'autre endroit stratégique et plus accessible , le fond de la cour de l'économat . Le front de masse n'était pas loin , 150m peut être . Les galeries utilisées pendant la guerre , par nos parents pour se mettre à l'abri , étaient encore visibles . il y avait aussi un tunnel au bas de la côte . C'était l'ancien accès , près du pont de l'économat . Quand les camions passaient en contrebas de ma maison çà vibrait . On vivait vraiment au rytme de la carrière . Nous vivions comme les gens des mines . Proche de ma maison , il y avait un puits profond . Le tunnel cité plus haut traversait ce puits . Je ne sais pas ou il sortait , mon père n' a jamais voulu me parler de ces tunnels . Pendant la guerre ces raccourcis étaient pratiques . Je revois tous ces carriers , l'été en maillot de corps . Pas gros mais des bras musclés , à force de soulever de lourdes charges . Les camions se chargeaient à la main , deux par terre et deux dans la benne . Alors le soir fallait pas broncher , ils étaient fatigués , et çà tombait vite . Et puis pour oublié un peu , la vie difficile qu'ils menaient , ils buvaient un petit coup . Pas très bavards " des taiseux "mais des courageux . C'était la vie des carriers de St Maximin , et d'ailleurs . J'ai rencontré Mr le Maire qui sortait de son jardin , il venait de bêcher plus d'une heure . Il y a des choses étonnantes , tout change . Mais ces jardins sont là depuis toujours . Ils sont passés de mains en mains , mais n'ont pas changé .