La Carrière ANADONE / PMT début des années 1960.

5 août 2011

La Carrière ANADONE / PMT début des années 1960.

Cette carrière de pierre, mon Père en était le responsable. Il n'y avait que du matériel Américain, le tracteur 4X4 équipé dans gros treuil derrière la cabine, tirait les blocs de pierre par terre, quand celui ci était trop gros il fallait l'aider avec un autre véhicule. Ce tracteur équipé d'un 6 cyl essence consommait 200l par jour. A été remplacé par un tracteur 4X4 équipé d'un moteur diesel 2 temps, beucoup plus fragile mais ne dépassant pas 150 L de fuel . Il y avait deux Whit Cummins / With 6X4, équipés de bras Marrel, le seul problème c'était la hauteur 4,10m, et ses frein. Remplacés par un Berliet GLM 180 6X4, moins puissant, mais quel freinage, le bras Marrel nous en avions deux sur trois de sortis. C'était à l'époque le camion de Raymond Roussel, que je remplaçais quand il était ABS. Le Parc de véhicules, entretenu pas Joseph " chef Mécanicien "toujours en pleine forme, et le " Masson " Début 1960 il y avait 50 personnes qui travaillaient dans cette Carrière qu'on appelait le Camp de César, c'était celle qui payait le plus, les gens étaient à tâches. Moi par contre mon Père ne m'a jamais récompensé, le seul avantage que j'avais, c'est que j'utilisais un 6X6 Dodge pour faire du tout terrain. Je l'ai même couché dans un trou, qu'il a fallu sortir avec le 4X4 autocar, seul pour ne pas que mon Père le sache. Quand en décembre 68, j'ai quitté la carrière, pour aller travailler chez JUMENTIER à Chantilly, mon Père qui ne voyait pas tout ce que je faisais pour lui a commencé a baissé les bras. J'ai travaillé 10 ans avec lui, il m'avait dit tu reviendras, j'étais marié et ma femme ne voulait que je reste avec lui, ma plus grosse paye çà a été 1100 Fr, mon premier salaire chez Jumentier 1500 Fr. Nous habitions un grand pavillon sur place dans la carrière, tous les soirs j'allais voir ma fiancée à Creil . Quand je rentrai à la carrière, les deux équipes de portugais étaient sur leur chantier avec femme et enfant, une vie de labeur. A peine de retour ils m'entendaient, et me faisaient signe que des blocs de pierre étaient prêts à être descendus. C'était devenu une habitude, je prenais le " Fardier " et vidais les deux chantiers, pas la peine de demander à mon Père de me payer ces heures. Ils avaient compris une chose ces deux équipes, il était préférable de sortir de très gros blocs, puisqu'ils étaient payés au mètre cube sorti, c'est dans ces cas là qu'il fallait deux camions pour les emmener au chantier de taille. Le pont roulant était à sa limite, la charge était tellement lourde que le frein ne tenait pas, mais le tailleur savait comment faire pour réussir à le mettre sur sont chariot de coupe. Le transport par route de la pierre, c'était la même chose pour les livraisons sur Deauville, on chargeait normalement la benne sur le camion, puis on décrochait les chaines pour baisser le bras, et on continuait le chargement au pont roulant. Combien de brides de ressorts arrières nous avons cassé, je ne sais pas combien l'ensemble pesait. Chez Berliet, le responsable d'atelier nous le disait. C'était une autre époque, les contrôles ont été de plus en plus nombreux et tout est rentré dans l'ordre. Les tailleurs de Pierre et les Carriers sont partis en usine, chez USINOR. Il y avait énormément de travail, a ce moment là . Je vais essayer de remettre les photos sur la même ligne?